Pour bien comprendre les opportunités de l'EPM aujourd'hui, il est important de comprendre comment le marché de l'EPM a évolué depuis ses débuts.
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Les débuts
Aux premiers jours des opérations commerciales numériques, les organisations s’appuyaient principalement sur une combinaison de feuilles de calcul et de bases de données transactionnelles en ligne (OLTP). Les feuilles de calcul offrent une grande flexibilité et sont faciles à prendre en main, en raison de leur omniprésence. Mais elles deviennent vite difficiles à gérer à grande échelle et dans un cadre collaboratif.
Les bases OLTP, quant à elles, sont idéales pour gérer des opérations transactionnelles fréquentes (insertion, mise à jour, suppression) et sont extrêmement flexibles pour stocker les données en cohérence avec la réalité opérationnelle de l’entreprise.
Cependant, les premières versions de ces bases de données n’étaient pas assez robustes pour permettre des analyses complexes nécessitant l’agrégation de données issues de multiples tables et ensemble de données. De plus, leurs performances pour gérer ces agrégations et mises à jour se dégradaient fortement à mesure que les volumes de données augmentaient.
L’agrégation consiste à résumer des données détaillées en indicateurs de plus haut niveau. Plutôt que d’analyser chaque transaction individuellement, on regroupe les données pour en extraire des métriques synthétiques.
Imaginez que vous ayez des données de vente comme celles-ci :
Agréger cela par Région pourrait ressembler à :
Arrivée de l'OLAP (1980-)
Le marché de l’EPM a été bouleversé vec l’apparition des bases de données OLAP (Online Analytical Processing) au début des années 1980. L’OLAP permet de pré-aggréger les données dans des « cubes » multidimensionnels, rendant l’analyse efficace à grande échelle sur plusieurs axes simultanés (par exemple : produit × ventes × région).
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En pratique, une fois les données chargées, le système pre-calcule un grand nombre d’agrégations. Résultat : lorsqu’un utilisateur pose une question, le système "connaît" déjà la réponse.
Cette évolution a transformé le marché de l’EPM, avec l’émergence d’acteurs comme Oracle Hyperion et Cognos PowerPlay, puis de nombreux produits comme Applix TM1, Adaytum ou OutlookSoft, qui cherchaient à combiner l’ergonomie d’Excel avec la puissance analytique exigée par les organisations.
Aujourd’hui encore, la majorité des solutions EPM reposent sur la technologie OLAP.
Même si certains de ces noms ont disparu, leurs technologies fondatrices sont toujours au cœur des principales solutions du marché. Durant les années 2000, des opérations de fusion-acquisition ont vu Applix TM1, Adaytum et Cognos former la base d’IBM Planning Analytics, OutlookSoft a été intégré à SAP BPC et Essbase d’Arbor Software a fusionné avec Hyperion en 1998 avant d’être racheté par Oracle en 2007.
Passage au cloud (2000-2010)
Les pionniers de l’EPM ont élargi leurs fonctionnalités en intégrant leurs solutions à des écosystèmes plus vastes (bases de données, ERP, outils de reporting…), consolidant ainsi leur position de leader au sein des grandes entreprise
Mais avec l’émergence des technologies cloud-native, de nouveaux besoins ont surgi. Historiquement, l’EPM était déployé sur site, nécessitant des investissements lourds en infrastructure et en ressources humaines (équipes chargées de l'exploitation et de la maintenance des systèmes). La scalabilité devenait coûteuse pour les grandes organisations, et hors de portée pour les plus petites
C’est dans ce contexte que de nouveaux acteurs sont arrivés, profitant de la montée en puissance du cloud pour proposer des solutions EPM plus accessibles, collaboratives et faciles à maintenir. L’essor de plateformes comme AWS et Microsoft Azure a facilité l’adoption d’outils SaaS. Parmi les pionniers de cette vague : Anaplan, Host Analytics (aujourd’hui Planful) et Adaptive Insights (aujourd’hui Workday Adaptive Planning).
Au-delà de la finance (2010-2020)
Alors que les équipes silotées se connectaient de plus en plus, le marché de l’EPM a commencé à se tourner vers le concept de planification d’entreprise intégrée (Integrated Business Planning – IBP). L’IBP permet de briser les silos entre les départements et les sources de données, ainsi que d’évaluer l’impact des décisions dans l’ensemble de l’organisation. On parle aussi de connected planning ou de xP&A (extended Planning and Analysis). L'objectif principal est de s'assurer que les équipes de l'entreprise sont alignées et travaillent ensemble pour élaborer des plans cohérents
L’approche typique repose sur un modèle centralisé en étoile ("hub and spoke") : les données sont stockées de manière centralisée, diffusées vers les différentes équipes métiers pour leurs propres prévisions, puis consolidées par les équipes finance et direction pour une vue globale à des moments précis.
Sur le papier, ce modèle est idéal, mais il présente aussi des limites — que nous explorerons dans un prochain article.
Et demain ?
C’est dans ce contexte que Pigment est entrée sur le marché. Dans le prochain article, nous vous dévoilerons la recette secrète qui nous a permis de réinventer la planification, et vers où nous nous dirigeons.